La pointe des pêcheurs
Yersin a besoin d’un endroit pour produire l’antisérum contre la peste, qui servira à guérir les malades. Aussi, ayant reçu du gouverneur général de Lanessan la mission d’élucider une épizootie qui ravage les troupeaux de buffles et de bœufs en Annam, il décide de se fixer dans sa baie de rêve pour y fonder un petit laboratoire qui deviendra en 1904 l’Institut Pasteur de Nhatrang. Yersin engagera des vétérinaires, et se spécialisera dans le diagnostic et la lutte contre la peste bovine, la pasteurellose des bœufs et des buffles (dite barbone), le surra des chevaux, les piroplasmoses, véritables fléaux dans un pays presque exclusivement agricole. Il formera aussi des aide-vétérinaires annamites, notamment pour les campagnes de vaccination.
L’image que vous voyez est tirée d’une carte postale datant de 1968. C’est alors la guerre du Vietnam. Vous survolez la baie de Nhatrang et vous apercevez un village de pêcheurs et la maison coloniale de Yersin au premier plan.
La grande maison du Dr Yersin
Cette maison à trois étages entourée d’une véranda avait été aménagée par le Dr Yersin à partir d’un ancien blockhaus. Dans le jardin à la végétation tropicale luxuriante il y avait aussi une volière et la serre des orchidées, fleurs préférées de Yersin. Dans ses lettres de Madagascar et du Tonkin Hubert Lyautey, futur maréchal de France écrit le 3 septembre 1896 : « Nhatrang. Deux attractions valent le voyage : Mme Rousseau, mère du Résident, et le Dr Yersin ». Voici ce qu’il en reste en 1970 lors d’un passage rapide du Prof. Mollaret de l’Institut Pasteur de Paris en pleine guerre du Vietnam.
La maison de la pointe des pêcheurs a été dynamitée après la chute de Saïgon en 1975 et remplacée par un hôtel exploité par le Ministère de la police de la République socialiste du Vietnam.
La «rocking chair» du Dr Yersin, se trouve au Musée Yersin à Nha Trang (dans l’enceinte de l’Institut Pasteur de Nha Trang)
«… Il élargissait le panorama, lorsqu’il continuait la lecture sous la véranda, en se balançant sur un rocking-chair, son siège de prédilection…». (Noël Bernard: Yersin, Pionnier – Savant – Explorateur, 1863-1943, La Colombe, Paris, 1955, page 169).
Yersin et ses amis les pêcheurs
Yersin s'était beaucoup attaché au pêcheurs qui étaient ses voisins. Il les soignaient gratuitement, les avertissaient en cas de menace de tempête, les hébergeaient dans sa maison en dur lors de typhons, éduquait certains de leurs enfants contre de menus services et éduquait aussi les adultes en leur montrant les films qu'il avait tourné sur eux, par exemple une bagarre.
Sur la photo on voit des barques rentrant de la pêche. Nha Trang, estuaire de la rivière Song Cai, face à la colline des temples du Po Nagar, voir le gros rocher dans l’eau comme repère.
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